miércoles, 30 de diciembre de 2015

Né au milieu du Grand Siècle, disparu avant les années décisives de la bataille encyclopédiste, Montesquieu n'a pas vécu les grands combats des lumières. Fier de ses « trois cent cinquante ans de noblesse prouvée », quoique sa baronnie soit récente, il reste jusqu'à sa mort « le Président », bien des années après la vente précoce de sa charge au parlement de Bordeaux. Attaché à sa petite patrie, à ses relations bordelaises, à ses terres qu'il gère en vigneron entreprenant, mais aussi en seigneur soucieux de ses « droits », à ses tours de La Brède, comment serait-il l'homme des ruptures ? Il n'est pas jusqu'à sa culture qui ne revête un caractère traditionnel : plus de la moitié des trois mille ouvrages de sa bibliothèque sont en latin.
Mais cet homme de tradition fut aussi un moderne, parvenu à l'âge d'homme au moment où s'achevait la fameuse querelle dont la signification n'est pas étroitement littéraire. Il s'est formé dans cette période de la « crise de conscience européenne » où l'ordre ancien et les valeurs admises sont ébranlés par un grand vent de contestation, et, jusqu'à sa mort, son horreur du « despotisme » s'est nourrie du souvenir des années sombres du règne de Louis XIV. L'éducation reçue chez les Oratoriens de Juilly, moins classiquement rhétorique que celle que dispensaient les collèges jésuites, a pu le prédisposer à jeter sur le vieux monde un regard neuf. Surtout, ce « grand provincial » est très tôt devenu un Parisien qui ne cessera d'être attiré par la capitale de l'Europe éclairée. Car cette attirance n'est pas seulement mondaine. L'aristocratie que Montesquieu fréquente dans les salons parisiens, notamment dans celui de Mme de Lambert, est aussi une élite intellectuelle où voisinent « beaux esprits », gens de lettres, savants et philosophes. Sa position sociale, le succès des Lettres persanes, son titre d'académicien lui ouvrent l'Europe entière lorsqu'il entreprend en 1728 le « grand tour » qui le conduit pendant trois ans de Vienne à Venise, à Florence et à Naples, de Rome en Hollande et à Londres, où il séjourne près de dix-huit mois. Grâce aux gazettes et aux récits de voyages, l'horizon s'élargit encore : à côté de l'Antiquité classique et des « origines » de la monarchie française ou de l'Europe contemporaine, les civilisations lointaines – la Perse, la Guinée, les deux Indes, le Japon, la Chine – ont leur place à La Brède. Français « par hasard », malgré l'enracinement dans le terroir natal, Montesquieu se veut citoyen du monde : il l'est de pratique autant que de vocation.
S'il inaugure un siècle cosmopolite, ce n'est cependant guère dans ses aspects futiles et superficiels. En voyage, il a la curiosité légère du mondain qu'amuse le pittoresque des mœurs, mais aussi une attention méthodique aux systèmes politiques comme aux aspects économiques, voire militaires de la vie des États. Peu sensible aux paysages, il découvre les beaux-arts en Italie, mais la beauté des œuvres, sans lui être étrangère, le retient moins que la manière dont elles sont faites. Tout au long de sa vie, il pousse jusqu'à la technicité le goût des observations précises et des faits de l'espace et du temps qui s'accumulent dans ses cahiers : Mes penséesSpicilègeVoyagesGeographica. Mais son ambition intellectuelle déborde de beaucoup celle des « recueils » de curiosa, qui continuent, au xviiie s., la tradition de l'érudition humaniste. Montesquieu a la curiosité raisonnée du philosophe qui rapproche et relie les faits qu'isole l'observation superficielle, et il excelle à découvrir entre eux des rapports inattendus. Il a enfin le goût de l'utile et la passion du bien public. Moderne surtout par sa volonté de comprendre, pour qu'on y vive mieux, le monde où il vit.

lunes, 21 de diciembre de 2015

Les œuvres majeures

    Montesquieu, <i>Lettres persanes</i>
  • 1721 Les Lettres persanes, roman philosophique de Montesquieu, où l'auteur réalise une critique des mœurs parisiennes et de la société française.

  • 1748 De l'esprit des lois, ouvrage de Montesquieu, dans lequel l'auteur montre les rapports qu'entretiennent les lois avec la constitution des États, les mœurs, la religion, le commerce, le climat et la nature des sols des pays.

Montesquieu, <i>De l'esprit des lois</i>











  • Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence














Autres œuvres

Histoire véritable

Édition R. Caillois, « Textes littéraires français », Genève, Droz, 1949.

Essai sur le goût

Édition Ch. J. Beyer, ibidem, Genève, Droz, 1967.

Œuvres complètes

Éditions R. Caillois, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2 volumes, 1949-1951.
Éditions André Masson, Nagel, 3 volumes, 1950-1955 (tome I : reproduction des œuvres complètes de 1758 ; tome II : Mes pensées, Geographica, Spicilège, Voyages ; tome III : œuvres diverses, correspondance,etc.) ; éditions Daniel Oster, « l'Intégrale », Éditions du Seuil, 1964.

viernes, 18 de diciembre de 2015

Les « Lettres persanes » (1721) : un bilan lucide
« Quand j'arrive dans une ville, je vais toujours sur le plus haut clocher ou la plus haute tour pour voir le tout ensemble » (Voyages).

Montesquieu, Lettres persanesC'est un signe des temps que ses premiers travaux nous le montrent tenté à la fois par la science et par la politique. Son Mémoire sur les dettes de l'État(1716) et sa Dissertation sur la politique des Romains dans la religion (1716) sont des œuvres de circonstance où il prend position sur les difficultés financières et religieuses de la Régence. Elles sont immédiatement suivies d'un projet d'une Histoire physique de la terre ancienne et moderne (1719), projet que Buffon 1707-1788 réalisera trente ans plus tard – et d'Observations sur l'histoire naturelle, où un amateur malhabile se révèle hardi philosophe. Montesquieu s'y range parmi les « cartésiens rigides », pour qui les mystères de la génération relèvent du seul « mouvement général de la matière ». On peut voir dans ces premiers écrits et dans la double vocation dont ils témoignent au moins autant que dans la lecture de La Bruyère, de J.-P. Marana ou de C. Cotolendi, la « source » directe des Lettres persanes.
Composées en trois ans, de la fin de 1717 à la fin de 1720, celles-ci ne sont ni le badinage imprudent que déplorait Marivaux, ni l'œuvre délibérément subversive qu'y découvrait naguère P. Valéry, mais le bilan lucide d'un monde en crise. Livre spirituel, certes, où l'on passe par toutes les nuances de l'ironie, de l'amusement au sarcasme et à la satire indignée, mais aussi livre sérieux, qui traite de problèmes graves et où déjà l'auteur s'interroge sur les conditions et les modes du bonheur social. Livre frondeur, qui dénonce les unes par les autres les fausses valeurs de l'Orient musulman et de l'Occident chrétien, et dont le pouvoir de contestation va bien au-delà du simple persiflage, mais aussi essai positif pour définir de vraies valeurs, celles qui fonderont l'humanisme des lumières : raison, justice, liberté, tolérance, « industrie ». Œuvre inquiète, comme son héros, le persan Usbeck, partagé entre le scepticisme et l'idéalisme. Il n'est pas jusqu'à l'apparent désordre de la composition, si éloigné de la rigueur classique, qui ne fasse des Lettres persanes à la fois un modèle de rationalisme critique et un chef-d'œuvre de scintillement rococo.

jueves, 17 de diciembre de 2015

L'essai d'une méthode : les « Considérations sur lescauses de la grandeur des Romains et de leur Decadence
« En laissant beaucoup voir, il laisse encore plus à penser et il aurait pu intituler son livre, histoire romaine, à l'usage des hommes d'État et des philosophes » (d'Alembert).

Lorsque Montesquieu, à son retour d'Angleterre, médite sur l'histoire de Rome, ce n'est pas pour oublier le présent. Les Considérations ne sont pas une œuvre scolaire ou académique ; elles fourmillent d'allusions à l'actualité, et ce n'est pas sans raison qu'elles furent d'abord imprimées en même temps que d'audacieusesRéflexions sur la monarchie universelle en Europe, à la diffusion desquelles l'auteur renonça par prudence au dernier instant ; alors que la guerre de la Succession de Pologne ravivait les plus mauvais souvenirs du règne précédent, une étude de l'impérialisme romain n'éloignait guère des problèmes du moment. Un autre parallèle s'imposait du reste à l'esprit de Montesquieu et de ses lecteurs : l'analogie entre la république romaine et la monarchie anglaise. La rédaction des Romains est contemporaine de l'analyse de la Constitution anglaise, qui deviendra le plus célèbre chapitre de l'Esprit des lois. Il faut lire le livre comme une leçon sur les dangers du « despotisme » et comme une réflexion sur les conditions concrètes de la liberté : les « divisions » de la république, que Bossuet condamnait, empêchaient en réalité tout « abus de pouvoir » ; au contraire, l'ordre monolithique instauré par Auguste, « rusé tyran », n'était que « servitude ».
À ce plaidoyer discret en faveur du pluralisme politique s'ajoute une leçon philosophique qui est sans doute la principale contribution des Romains au progrès de l'historiographie. Si Montesquieu a beaucoup lu, son érudition n'est pas neuve et sa méthode est fort peu critique ; il traite, par exemple, des origines de Rome avec une parfaite indifférence au débat ouvert depuis une dizaine d'années à l'Académie des inscriptions et belles-lettres sur le héros éponyme et la suite traditionnelle des sept rois de Rome. Mais il renonce aux facilités de l'histoire narrative, épique ou tragique au profit d'une analyse en profondeur pour laquelle l'articulation des « causes générales » et des « causes particulières » a plus d'importance que l'affrontement spectaculaire des grands hommes. Nous dirions aujourd'hui que sa conception de l'histoire est structurale et non événementielle. Laïcisant le providentialisme de Bossuet et l'occasionnalisme de Malebranche, Montesquieu n'aperçoit dans le destin de Rome ni une succession de hasards ni la manifestation visible des desseins secrets de Dieu, mais le développement nécessaire d'une situation historique et d'un système politique : l'histoire est rationnelle.

miércoles, 16 de diciembre de 2015

« De l'esprit des lois » (1748) ou la synthèse impossible
« Newton a découvert les lois du monde matériel : vous avez découvert, Monsieur, les lois du monde intellectuel » (lettre de Charles Bonnet, 14 novembre 1753).




La rationalité de l'histoire fait que les lois et les usages, même les plus aberrants pour la raison occidentale moderne, ont un « esprit ». Vingt ans de lecture, d'observations et de méditations ont convaincu Montesquieu que les hommes n'étaient pas « uniquement conduits par leurs fantaisies ». Échappant au double écueil du dogmatisme et du pyrrhonisme, le philosophe du droit s'emploie donc à expliquer la raison des choses. Tâche immense où s'épuise l'enthousiasme intellectuel d'un homme devenu à demi-aveugle : la genèse tourmentée de l'ouvrage, les tâtonnements de sa composition en attestent la difficulté. Mais on a trop parlé, dès 1748, du « désordre » l'Esprit des lois. À défaut d'un plan rigoureux, une lecture attentive découvre dans les trente et un livres, dans la succession déconcertante des chapitres, réduits parfois à quelques lignes, dans le miroitement d'un style lapidaire qui va de l'épigramme à l'anaphore lyrique la « chaîne secrète » d'une pensée souple et nerveuse, soucieuse de tout embrasser et de tout comprendre. Pionnier d'une science nouvelle, comme l'ont montré tour à tour A. Comte, E. Durkheim, G. Gurvitch, S. Cotta, R. Aron et L. Althusser, Montesquieu est le grand précurseur de la sociologie moderne : le premier à concevoir l'ensemble du corps politique comme une totalité dont tous les éléments – climat, économie, mœurs, institutions – agissent les uns sur les autres selon une logique rigoureuse. Ce serait cependant fausser le « dessein de l'ouvrage » que d'y chercher seulement l'amorce d'une science positive des faits sociaux. Pour Montesquieu, la justice et le droit naturel sont partie intégrante de la « nature des choses » : la nécessité de la nature se confond avec la finalité d'un ordre orienté vers le meilleur. Mais cette démarche optimiste se heurte à des institutions – l'esclavage, le despotisme, etc. – dont la raison la plus compréhensive ne parvient pas à prendre son parti. Alors, l'idéalisme conservateur se mue en idéalisme critique. Toute l'ambiguïté politique del'Esprit des lois est commandée par sa double visée méthodologique, à moins que la première, à l'inverse, n'explique la seconde.
Dès 1748, le « libéralisme aristocratique » de Montesquieu a été l'objet d'interprétations contradictoires. Auxixe s., l'auteur de l'Esprit des lois est passé abusivement pour le parrain du système parlementaire. En réalité, il n'a été ni « l'opposant de droite » à la monarchie absolue (L. Althusser), ni le théoricien du capitalisme mercantile (Etiemble) dont on parle de nos jours. On ne résume pas en une formule univoque l'œuvre aux facettes multiples d'un homme qui a su unir de façon aussi exemplaire, dans le cadre que lui imposait la société de son temps, la passion de la raison et la passion de la liberté.

martes, 15 de diciembre de 2015

Montesquieu et la science politique

Introduction

Montesquieu s'inscrit dans le grand courant de réflexion politique des philosophes du xviiie s. Ce théoricien, qui explique la diversité des races et des tempéraments humains par la diversité des climats qu'ils subissent, a disséqué la société en classant les différents types de gouvernement avec une originalité de méthode et une modernité que ne renierait pas la sociologie politique contemporaine.

Les trois gouvernements

La république, la monarchie, le despotisme, tels sont les trois types de gouvernement que Montesquieu identifie.
Dans le premier, le chef du gouvernement s'adresse directement à ses sujets, égaux dans la liberté : « Le peuple en corps ou seulement une partie du peuple (c'est ce qui distingue la “ démocratie ” de l'“ aristocratie ”) a la souveraine puissance » ; le peuple délègue son autorité au gouvernement qui le représente.
Dans le deuxième cas, le monarque gouverne, par l'intermédiaire de corps privilégiés, des sujets égaux dans l'obéissance : « Un seul gouverne mais par des lois fixes et établies. Des corps intermédiaires ont reçu du souverain une délégation de puissance […] Ce peuple est soumis à l'autorité royale. »
Quant au troisième cas, c'est le règne absolu du despote sur des esclaves égaux dans la servitude : « Un seul, sans lois et sans règles, entraîne tout par sa volonté et par ses caprices […] on a reçu l'ordre et cela suffit. » Le peuple subit le joug tyrannique d'un maître absolu.

Le principe des gouvernements

Chaque type de gouvernement repose sur un principe, un ressort qui commande son action et assure sa sauvegarde.
Le gouvernement républicain repose sur le principe de vertu – la subordination volontaire de l'intérêt particulier au bien général –, car les citoyens sont garants de la loi ; la vertu doit leur permettre de faire face à leurs devoirs et à leurs droits civiques.
Le gouvernement monarchique a pour principe l'honneur : le code de l'honneur doit permettre aux corps privilégiés, auxquels des responsabilités sont confiées, de remplir leur mission ; au-delà, la mécanique constitutionnelle permet le libre jeu des égoïsmes.
Le gouvernement despotique a pour principe la crainte : « Il faut […] que la crainte y abatte la courage et y éteigne jusqu'au moindre sentiment d'ambition. »

La théorie des pouvoirs intermédiaires

Parmi les esprits éclairés qui souhaitaient un changement modéré de l'organisation politique (mais qui ne soupçonnaient pas l'imminence d'une révolution), Montesquieu figurerait comme partisan d'une monarchie tempérée, où le roi ne peut s'abandonner à la tentation de devenir un despote, ni le peuple à celle de libérer ses instincts d'indépendance ; comme illustration de cet équilibre, il cite la monarchie anglaise, caractérisée d'après lui par « la liberté des honnêtes gens à l'abri des lois », la séparation des pouvoirs, la puissance du commerce et la prospérité générale. C'est d'ailleurs le rôle des corps privilégiés (essentiellement clergé, noblesse, parlements) de garantir la paix intérieure du royaume : c'est à eux, ces « pouvoirs intermédiaires, subordonnés et dépendants », qu'il incombe de tenir l'État dans un certain équilibre.

La théorie de la distinction des pouvoirs

Dans le même esprit de modération et d'équilibre, Montesquieu recommande que les pouvoirs ne soient pas concentrés dans les mêmes mains. Trois niveaux de pouvoirs sont distingués : le pouvoir exécutif, où « un seul agit mieux que plusieurs » ; le pouvoir législatif, qui rédige, corrige et abroge les lois, et qui appartient en principe au peuple ou à ses représentants ; le pouvoir judiciaire, enfin, qui juge d'après les lois et qui relève d'organismes particuliers (parlements).

Montesquieu et la science politique

Montesquieu inaugure une méthode nouvelle pour l'étude des faits qui touchent au gouvernement des sociétés. La politique était pour Machiavel une technique réglée par la seule opportunité, pour Bossuet une mystique ayant ses sources dans l'Écriture sainte. Elle devient avec Montesquieu une science fondée sur la connaissance précise des rapports souhaitables des hommes entre eux : « Les lois sont bonnes lorsqu'elles réalisent non pas l'équité et la justice en soi, mais la part d'équité et de justice qui s'accommode avec le climat, le terrain et les mœurs. » Si ce n'était un anachronisme, on pourrait qualifier la classification des gouvernements de Montesquieu d'un terme emprunté à la sociologie moderne : Montesquieu fait la typologie des régimes.

Montesquieu et le libéralisme politique

Les idées de Montesquieu, penseur libéral, ont exercé une influence profonde : les législateurs des assemblées révolutionnaires lui ont emprunté le principe de la séparation des pouvoirs et tout un programme de réformes. Comme celle des autres philosophes de son siècle, appuyant leur réflexion sur les sciences de l'homme, l'analyse politique de Montesquieu a toujours eu une importante dimension morale.

Mais bien qu'aspirant à un certain changement, Montesquieu sait que « tout se tient dans le corps politique » et que, par conséquent, toute modification est difficile. « Il n'appartient, dit-il, de proposer de changement qu'à ceux qui sont assez heureusement nés pour pénétrer d'un coup de génie toute la constitution d'un État. »

lunes, 14 de diciembre de 2015

Montesquieu comme philosophe

L'ouvrage majeur de Montesquieu s'intitule De l'esprit des lois. Il s'agit de soumettre la loi à une analyse de type scientifique. La loi est la raison humaine qui gouverne tous les peuples et les lois politiques et civiles ne sont que des cas particuliers où s'applique cette raison humaine. Les lois politiques ne sont donc que des cas particuliers de la loi universelle. Les lois sont variables et il s'agit de saisir les circonstances variées dans lesquelles les lois de chaque nation trouvent leur origine ou leur explication. Les lois sont des "rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses" . Il s'agit d'examiner le lien entre les lois de la nature (lois de causalité) et les lois établies par le pouvoir (lois-commandements), voir par exemple comment tel climat, la géographie mais aussi le commerce, la religion sont liés à tel ou tel type de loi civile.
Les lois chez Montesquieu sont les conditions de la liberté. La liberté ne consiste nullement à faire tout ce que l'on veut mais à faire ce que les lois permettent. Dans un État "La liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir et à n'être point contraint à faire ce que l'on ne doit pas vouloir."
Montesquieu distingue trois types de gouvernement et les principes auxquels ces systèmes se rapportent :


  • Le despotisme est le pouvoir d'un seul homme sans règle c'est à dire que la seule loi ici est le bon plaisir du prince. Le principe en est la crainte. Le despotisme est le mal politique absolu
  • La monarchie est aussi le pouvoir d'un seul homme mais ici le prince se réfère à des lois. Le principe en est l'honneur.
  • La république a pour principe la vertu jointe à la modération. Mais il faut ici distinguer deux cas selon que c'est le peuple tout entier qui a la souveraine puissance (démocratie) ou seulement une partie de ce peuple (aristocratie).

domingo, 13 de diciembre de 2015



Résumé : L’Esprit des Lois de Montesquieu (1748)
C’est un résumé des lois de tous les peuples. « Je n’écris point, dit l’auteur, pour censurer ce qui est établi dans quelque pays que ce soit ; chaque nation trouvera ici les raisons do ses maximes. Si je pouvais faire en sorte que tout le monde ait de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois ; qu’on put mieux sentir son bonheur dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque poste ou l’on se trouve, je me croirais la plus heureux des mortels. »

Dans cet ouvrage, qui a exercé sur son siècle une si grande influence, Montesquieu rend un grand hommage au christianisme, source de toute vraie félicité dans ce monde et dans l’autre. « Chose admirable, dit-il, la religion chrétienne, qui semble n’avoir d’objet que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci. » Il flétrit avec une admirable éloquence le fanatisme, l’intolérance et les crimes de l’inquisition. En fait de gouvernement, il accepte tous les régimes. « Le gouvernement le plus conforme à la nature est celui qui se rapporte le mieux à la disposition du peuple pour lequel il est établi. » Mais il ne cache pas que celui qui lui inspire le plus de sympathie est le gouvernement de l’Angleterre. Il avait assez séjourné dans ce pays pour en apprécier t’admirable constitution, qu’il a le premier fait comprendre à l’Europe et qu’il a fait envier.
Le livre de L’Esprit des Lois a donné lieu à bien des critiques. « Peu de livres, nous ditVillemain, ont été plus contredits L’Esprit des Lois, pour l’ensemble et pour les détails. On y a relevé des divisions arbitraires, de fausses conséquences de faits. Et cependant, malgré ces attaques, le monument n’a rien perdu de son prix et subsiste tout entier. C’est qu’il a le mérite d’être surtout historique ; c’est que les vues générales en sont vives et justes, et qu’il n’a guère que des erreurs partielles ; ce qui, dans les ouvrages de génie, ne compte pas plus que les fractions dans un grand calcul. »

On a critiqué la forme de ce livre, que l’on trouve trop spirituel pour des matières si graves. On cite de Mme Du Deffant un mot qui fit fortune : « Ce n’est pas l’esprit des lois, dit-elle, mais de l’esprit sur les lois. » Il y a, en effet, infiniment d’esprit, quelquefois même de la recherche dans le style, mais cela ne doit pas nous empêcher d’admirer la profonde science, les idées neuves, le génie et l’éloquence qui y dominent. Montesquieu occupe, avec Racine, la première place parmi nos grands écrivains ; son style est, comme son sujet, grand et noble ; il est de plus concis, énergique, précis, souvent fin et plein de grâce.

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Resumé Lettres persanes de Montesquieu
Contexte

"Mes lettres persanes apprirent à faire des romans en lettres " souligne Montesquieu , non sans fierté, dans ses pensées. Comme l'indique Jeanne et Michel Charpentier, si le roman épistolaire date du XVIIème siècle ( Les Lettres portugaises de Guilleragnes , en 1669, en constituent le premier chef-d'œuvre), l'originalité de Montesquieu se manifeste par le foisonnement des idées et dans l'entrecroisement des lettres.

Les lettres persanes ( 1721) susciteront l'intérêt au siècle des Lumières, pour cette forme de roman . En France, Rousseau publiera La Nouvelle Héloïse ( 1761) et Laclos , les Liaisons dangereuses (1782)

La forme épistolaire permet à Montesquieu, membre du parlement et de l'Académie des Sciences de Bordeaux , d'aborder des sujets philosophiques, politiques et religieux, ce qu'il n'aurait pu faire dans un roman traditionnel.

Résumé des Lettres persanes
Deux seigneurs persans ( Usbek et Rica) entreprennent un voyage d'étude en France. Ils quittent tous d'eux Ispahan , leur ville natale, le 14 mars 1711. Ces deux voyageurs ont des personnalités et des démarches différentes. Usbek, très attaché à sa patrie est un grand seigneur "éclairé". Rica, son compagnon de voyage a une jeunesse, une gaieté et un sens aigu de l'observation qui le portent à rire et à faire rire. Usbek, souhaite venir en occident, à la fois pour échapper aux représailles qui le menacent dans une cour corrompue, où sa franchise lui a valu plusieurs ennemis et aussi avec le désir d'effectuer un voyage d'étude. Usbek quitte presque à regret un sérail de cinq épouses larmoyantes , qu'il confie à plusieurs eunuques despotes . Rica, lui , est libre de toute attache et vient en France avec le souhait de côtoyer les salons, les beaux esprits et les jolies femmes.

Les deux voyageurs traversent la Perse, la Turquie et l'Italie et commencent une correspondance polyphonique avec leurs compatriotes restés à Ispahan. Ils arrivent à Paris en mai 1712. Leur absence de préjugés et leur esprit vif et ingénu leur valent de s'intéresser à la pratique politique, à l'étrangeté des mœurs, et aux traditions religieuses... Ils en soulignent tous les ridicules. Leur esprit impertinent les conduit à en critiquer tous les travers. Leur plume acerbe met en cause les fondements même de notre société.

Pendant ces huit années qu'ils vont passer en Occident, les deux seigneurs persans échangent 161 lettres avec un nombre important (vingt-cinq) de correspondants, ce qui leur permet d'aborder tous les grands sujets de leur époque.

Usbek traite de domaines touchant à la politique, la morale, la religion, l'économie ou la sociologie. C'est ainsi qu'avec le mollak Méhémet Ali, il évoque le pur et l'impur; avec Roxane, la première épouse de son sérail, il compare les mœurs des femmes en Orient et en Occident. Avec Rhédi, il dialogue sur la culture et les arts, tandis qu'avec Mirza , il évoque les sources du bonheur.... ils reçoivent également des nouvelles de leur pays; Au travers de ces échanges, l'occident et l'Orient se mesurent.

Puis, Usbek et Rica empruntent des chemins différents, ce qui les amène à établir une correspondance entre eux. Ces échanges permettent de mesurer la différence entre ces deux voyageurs. Là où Rica fait preuve d'une ironie et d'un humour décapant , Ubsek préfère , lui, capter la sagesse, là où il la trouve.

Leur chronique française permet de couvrir les dernières années du règne de Louis XIV et la régence.

Les quinze dernières lettres (147 à 161) relatent la tragédie du sérail d'Usbek durant la période de 1717 à 1720. Nous pouvons y lire différentes versions de ce drame qui couve : celle des femmes, celle des eunuques et celle des serviteurs. On y apprend que Zélis s'est dévoilée à la Mosquée, que Zachi couche avec une de ses esclaves , qu'un jeune garçon a été trouvé dans le jardin du sérail et que Roxane, l'épouse préférée a été "surprise dans les bras d'un jeune homme". De Paris, Usbek essaye de régler les conflits et de rétablir l'ordre. En vain, Roxane avant de s'empoisonner, crie sa haine de Usbek et revendique son droit à la liberté. " La mise en scène épistolaire du suicide héroïque de Roxane , coup de théâtre ultime, transforme en tragédie un roman jusque-là essentiellement satirique et philosophique."
Lettres persanes pdf
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http://www.ebooksgratuits.org/pdf/montesquieu_03_lettres_persanes.petit.pdf
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VIDEO EXPLICATIFS LETTRES PERSANES


sábado, 12 de diciembre de 2015



Resumé des Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence
L’édition conjointe de ces tex­tes ne doit pas sur­pren­dre, puis­que Montesquieu avait d’abord fait impri­mer lesRéflexions à la suite des Considérations, à Amsterdam et sans nom d’auteur, avant de sup­pri­mer l’édition, dès 1734, « de peur qu’on n’inter­pré­tât mal quel­ques endroits ». L’intro­duc­tion aux Romains com­prend sept par­ties, rédi­gées par P. Andrivet, C. Volpilhac-Auger et F. Weil : nais­sance, prin­ci­pes de l’inter­pré­ta­tion, réflexion sur la méthode his­to­ri­que de Montesquieu, publi­ca­tion, accueil, manus­crits et éditions, enfin prin­ci­pes de l’édition. Dès la pre­mière sec­tion, tous les éléments per­ti­nents sont mis à la dis­po­si­tion du cher­cheur : pers­pec­tive géné­ti­que, incluant de façon iné­dite un pro­jet de Préface (fina­le­ment aban­donné par Montesquieu), lec­tu­res et docu­men­ta­tion, cor­rec­tions liées à la crainte de la cen­sure (sur les judi­cieux conseils du Père Castel) puis à la cen­sure elle-même (en vue d’une publi­ca­tion avec pri­vi­lège) et nou­vel­les éditions. L’ori­gi­na­lité du pro­jet de Montesquieu est ainsi mis en lumière, tant du point de vue de l’évolution interne de l’œuvre que du point de vue de son rap­port aux écrits contem­po­rains sur l’his­to­rie de Rome. Sans doute y a-t-il ici l’un des apports essen­tiels de cette nou­velle édition : en se don­nant pour texte de base l’édition prin­ceps de 1734 (et non, confor­mé­ment à la tra­di­tion, l’édition revue et aug­men­tée de 1748), les éditeurs ont sou­haité res­ti­tuer au texte toute sa viva­cité et toute sa fraî­cheur. Ce choix per­met de réflé­chir au moment inau­gu­ral d’une rup­ture, celle de Montesquieu avec une tra­di­tion his­to­rio­gra­phi­que datant de plu­sieurs siè­cles et se bor­nant sou­vent à mani­fes­ter une admi­ra­tion sans réser­ves à l’égard des Romains. L’essen­tiel est dit : Montesquieu n’écrit pas tant une his­toire de Rome que des Considérations sur l’his­toire dont l’enjeu est d’abord polé­mi­que à l’égard des his­to­riens de Rome (ses contem­po­rains). Considérations sur l’his­toire qui dénon­cent au lieu de glo­ri­fier : l’échec des Romains vient de leur réus­site même et elle mar­que l’ina­nité, à long terme, d’une poli­ti­que conqué­rante. La dou­ble démar­che de l’anno­ta­tion est à cet égard remar­qua­ble. Elle vise à retrou­ver les connais­san­ces qu’avaient les lec­teurs aux­quels s’adresse Montesquieu ; aussi fal­lait-il retrou­ver les sour­ces anti­ques de Montesquieu, mais aussi les ouvra­ges contem­po­rains avec les­quels il dia­lo­gue cons­tam­ment.

L’édition des Réflexions sur la monar­chie uni­ver­selle en Europe, opus­cule d’une dizaine de pages, est faite quant à elle d’après l’uni­que imprimé dont nous dis­po­sions (seul exem­plaire que Montesquieu ne fit pas détruire et dont il se ser­vit pour son pro­pre tra­vail, puis­que de nom­breux pas­sage en furent « mis dans les Lois »). Elle pré­sente les mêmes carac­té­ris­ti­ques que l’édition des Romains (les seu­les varian­tes envi­sa­gées étant appor­tées par le manus­crit Bodmer ainsi que par les anno­ta­tions et cor­rec­tions auto­gra­phes sur l’exem­plaire imprimé). Éditer la Monarchie uni­ver­selle revient dès lors à ten­ter de res­ti­tuer le contexte intel­lec­tuel et cultu­rel qui pré­sida à son élaboration, en cer­nant le sens qu’il convient d’accor­der à l’expres­sion de « monar­chie uni­ver­selle ». La tri­ple ambi­tion de l’anno­ta­tion est conforme à cet objec­tif : elle entend non seu­le­ment, outre le relevé des réfé­ren­ces inter­nes, réper­to­rier tou­tes les allu­sions à des situa­tions his­to­ri­ques concrè­tes et inven­to­rier les lec­tu­res pos­si­bles de Montesquieu, mais aussi iden­ti­fier les sui­tes que purent avoir les remar­ques et maxi­mes de Montesquieu au XVIIIe siè­cle. A la conquête mili­taire, Montesquieu n’oppose pas l’équilibre mais le com­merce, forme nou­velle de la puis­sance. « Appendice » des Romains, la Monarchie uni­ver­selle déli­vre ainsi une leçon claire aux poli­ti­ques contem­po­rains : le type d’hégé­mo­nie jadis atteinte par l’empire romain n’est plus, dans l’Europe moderne, ni pos­si­ble, ni sou­hai­ta­ble.

MONTESQUIEU



Depuis son bureau, Maurice DUVERGER fait le portrait de MONTESQUIEU, dont il pense que les théories politiques ont considérablement vieilli. Mais il estime que le philosophe a été profondément révolutionnaire à son insu, par l'impulsion qu'il a donnée à la recherche scientifique dans les sciences sociales.Pour Auguste COMTE c'est l'homme qui a créé la sociologie moderne.D'autre l'ont dessiné comme un opposant de droite, qui a servi dans la suite du siècle les opposants de gauche, avant de donner des armes, dans la suite de l'historie, a tous les reactionnaires.

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Resumé Le temple de Gnide

Quand, en 1725, pendant la semaine sainte, Le Temple de Gnide parut, sous le pseudonyme d’un évêque grec, on cria au scandale : « On veut faire croire ce petit livret traduit du grec, et trouvé dans la bibliothèque d’un évêque, mais cela sort de la tête de quelque libertin qui a voulu envelopper des ordures sous des allégories. L’addition de la fin, où l’Amour fait revenir ses ailes sur le sein de Vénus n’est pas mal friponne ; et les femmes disent qu’elles veulent apprendre le grec, puisqu’on y trouve de si jolies cures : les allusions y couvrent des obscénités à demi nues. »

Ce « libertin » était Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, qui avait déjà anonymement publié Les Lettres persanes quatre ans plus tôt.

Dans cet ouvrage en sept chants qui veut selon la préface « faire voir que nous sommes heureux par les sentiments du cœur et non pas par les plaisirs des sens… » s’oppose l’amour des bergers dans les champs à celui de la ville. Aristée et sa bergère Camille, Antiloque et son amante Thémire, après être partis du temple de Vénus à Gnide, en Asie Mineure, avoir traversé l’antre terrible de Jalousie et s’être calmés à l’autel accueillant de Bacchus, arrivent chacun à des buts différents : la nature est la plus forte chez un couple, la vertu chez l’autre…

Audiolivre Le Temple de Guine





Le temple de Gnide PDF


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viernes, 11 de diciembre de 2015

L'itineraire de Montesquieu
L'écrivain JEAN Max EYLAUD vient de publier "Les secondats de MONTESQUIEU ". C'est à La Brède sur les terres du philosophe que l'auteur évoque la vie de l'"honnête homme" et plus particulièrement une facette méconnue celle de l'homme de terroir, viticulteur avant la lettre, homme libre ayant toujours vécu des revenus de sa terre et de son vin qu'il a fait découvrir à ses amis anglais.
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miércoles, 25 de noviembre de 2015


Biographie de Jean-Jacques Rousseau :
Ecrivain et philosophe français, né à Genève dans une famille calviniste. Jean-Jacques Rousseau, qui est orphelin de mère, est abandonné par son père à l'âge de 10 ans et élevé par son oncle. Son éducation se fait au gré de ses fugues, de ses errances à pied, et de ses rencontres, en particulier Mme de Warens. Sa maîtresse et bienfaitrice qui influencera son œuvre s'attache à parfaire son éducation et le contraint à se convertir au catholicisme. En 1741, Jean-Jacques Rousseau devient précepteur des enfants de Mme de Mably à Lyon. Passionné de musique, il élabore un système de notation musicale qui ne rencontre pas le succès espéré à Paris. Après un séjour à Venise, il retourne à Paris et se lie d'amitié avec Diderot qui lui demande d'écrire des articles sur la musique pour l'Encyclopédie. Jean-Jacques Rousseau vit en ménage avec Thérèse Levasseur, modeste servante, avec laquelle il a cinq enfants. Ne pouvant les élever correctement, il les confie aux Enfants-trouvés, ce que lui reprocheront plus tard ses ennemis.

Jean-Jacques Rousseau acquiert la gloire en 1750 avec son "Discours sur les sciences et les arts". Il y prend comme hypothèse méthodologique ce qui va devenir le thème central de sa philosophie : l'homme naît naturellement bon et heureux, c'est la société qui le corrompt et le rend malheureux. Il réfute ainsi la notion de péché originel. Jean-Jacques Rousseau retourne dans sa patrie d'origine en 1754 et retrouve la religion calviniste. Après un séjour chez Mme d'Epinay, il est recueilli à Montmorency en 1757 par le maréchal de Luxembourg et va y passer les années les plus fécondes de son existence.
Son oeuvre principale, "Du contrat social", analyse les principes fondateurs du droit politique. Pour Rousseau, seule une convention fondamentale peut légitimer l'autorité politique et permettre à la volonté générale du peuple d'exercer sa souveraineté. Il va plus loin que Montesquieu et Voltaire dans la défense de la liberté et de l'égalité entre les hommes, en proposant un ordre naturel qui concilie la liberté individuelle et les exigences de la vie en société. Le "Contrat social" a inspiré la Déclaration des Droits de l'Homme et toute la philosophie de la Révolution. Son influence a été également importante sur la philosophie allemande (Kant, Fichte...)
Dans "L'Emile ou l'Education", Jean-Jacques Rousseau soutient que l'apprentissage doit se faire par l'expérience plutôt que par l'analyse. Il y professe également une religion naturelle, sans dogme, par opposition à la révélation surnaturelle, ce qui lui vaut d'être condamné en 1762 par le parlement de Paris. Il se réfugie alors en Suisse puis en Angleterre où il est hébergé par David Hume avec lequel il se brouille rapidement. Il revient en France en 1769.
Critiqué par les philosophes et attaqué par Voltaire (qui se moque de sa théorie où la société dénature l'homme), Jean-Jacques Rousseau se sent persécuté. Il tente de se défendre et de s'expliquer dans "Les Lettres écrites de la montagne" et les "Confessions". Attisée par Voltaire, la population va même jusqu'à lapider sa maison et brûler ses livres. Les dernières années de sa vie se passent à Ermenonville dans la maladie et l'isolement.
Rousseau expose ses idées religieuses dans la Profession de foi du vicaire savoyard, incluse dans "l'Emile". Il considère que la matière ne peut se mouvoir par elle-même et pose la nécessité d'une volonté transcendante. Sans chercher à prouver ses idées, mais par le seul élan du coeur, il souscrit à la "religion naturelle" ou déisme, qui lui permet d'accéder à Dieu sans l'intermédiaire des textes sacrés ou du clergé. Le doute lui étant insupportable, sa foi en Dieu n'est pas issue de la raison comme celle des autres déistes de son siècle, mais vient de ce qu'il ressent, des sentiments intimes. Dans une vision qui se veut optimiste, il considère les malheurs des hommes comme nécessaires à l'harmonie universelle et se console par la croyance en l'immortalité. Bien que perçu comme un hérétique par les protestants et les catholiques, Rousseau se dit cependant chrétien, et disciple de Jésus, tout en se livrant au libre examen des dogmes.

martes, 24 de noviembre de 2015

Bibliographie Rousseau : Discours sur les sciences et les arts (1750), Le Devin du village (Opéra, 1752), Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755), Discours sur l'économie politique (1755), Lettre à d'Alembert sur les spectacles (1758), Julie ou la Nouvelle Héloïse (roman, 1761), Du contrat social (1762), L'Emile ou De l'éducation (1762), Lettres écrites de la montagne (1764), Les Confessions (1665-1770, publié en 1782), Pygmalion (1770), Rousseau, juge de Jean-Jacques ou Dialogues (1772-1776 publié en 1780), Les Rêveries du promeneur solitaire (1776-1778, publié en 1782).

Rousseau est un collaborateur de l’Encyclopédie et un philosophe majeur des Lumières françaises. Sa pensée embrasse des domaines variés : critique sociale, théorie politique, morale, théologie, autobiographie ; elle s’exprime dans de nombreux genres : discours, roman, théâtre, traité philosophique, confessions, sans oublier la composition musicale. 
La réflexion sur la liberté constitue l’unité de cette œuvre singulière et complexe : liberté originelle de l’homme à l’état de nature, liberté du solitaire abîmé dans la rêverie, liberté politique fondée sur le contrat. Quel que soit l’aspect considéré, il s’agit toujours de mettre au jour la liberté, de lutter contre ce qui en nie l’existence et en empêche la compréhension. Rousseau a montré le lien étroit qui unit égalité et liberté. Il est, par sa sensibilité vive, son amour de la solitude et de la nature, un précurseur du romantisme ; il est aussi un remarquable théoricien de la république.
Rousseau demeure toutefois une figure singulière et paradoxale. Philosophe des Lumières, il est incompris de ses pairs et hostile à des thématiques centrales à son époque. Il s’oppose à l’idée de progrès, méprise l’histoire, condamne le cosmopolitisme. Sa pensée présente elle-même de nombreux paradoxes : éloge de la solitude et du sens civique, éloge de la nature originelle et des vertus civilisatrices de la société du contrat.

domingo, 22 de noviembre de 2015

Oeuvres
Pour la clarté de la présentation, on distinguera ici les œuvres selon leur caractère philosophique ou littéraire. Mais cette distinction ne reflète pas la complexité et l’unité de l’œuvre de Rousseau.
Jamais ne sont réellement opposés le travail conceptuel et l’expression des sentiments. Les textes les plus philosophiques ont des accents littéraires : Du contrat social, par exemple, évoque en un seul chapitre Robinson, Noé, Adam, Ulysse (I,2) ; Émile commence comme un texte philosophique et se termine comme un vrai roman. Les textes les plus littéraires occasionnent des méditations philosophiques et des critiques sociales : Julie ou la Nouvelle Héloïse est ponctuée de réflexion sur le désir, l’absence, l’amour et les difficiles relations sociales.