Résumé : L’Esprit des Lois de Montesquieu (1748)
C’est un résumé des lois de tous les peuples. « Je n’écris point, dit l’auteur, pour censurer ce qui est établi dans quelque pays que ce soit ; chaque nation trouvera ici les raisons do ses maximes. Si je pouvais faire en sorte que tout le monde ait de nouvelles raisons pour aimer ses devoirs, son prince, sa patrie, ses lois ; qu’on put mieux sentir son bonheur dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque poste ou l’on se trouve, je me croirais la plus heureux des mortels. »
Dans cet ouvrage, qui a exercé sur son siècle une si grande influence, Montesquieu rend un grand hommage au christianisme, source de toute vraie félicité dans ce monde et dans l’autre. « Chose admirable, dit-il, la religion chrétienne, qui semble n’avoir d’objet que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci. » Il flétrit avec une admirable éloquence le fanatisme, l’intolérance et les crimes de l’inquisition. En fait de gouvernement, il accepte tous les régimes. « Le gouvernement le plus conforme à la nature est celui qui se rapporte le mieux à la disposition du peuple pour lequel il est établi. » Mais il ne cache pas que celui qui lui inspire le plus de sympathie est le gouvernement de l’Angleterre. Il avait assez séjourné dans ce pays pour en apprécier t’admirable constitution, qu’il a le premier fait comprendre à l’Europe et qu’il a fait envier.
Le livre de L’Esprit des Lois a donné lieu à bien des critiques. « Peu de livres, nous ditVillemain, ont été plus contredits L’Esprit des Lois, pour l’ensemble et pour les détails. On y a relevé des divisions arbitraires, de fausses conséquences de faits. Et cependant, malgré ces attaques, le monument n’a rien perdu de son prix et subsiste tout entier. C’est qu’il a le mérite d’être surtout historique ; c’est que les vues générales en sont vives et justes, et qu’il n’a guère que des erreurs partielles ; ce qui, dans les ouvrages de génie, ne compte pas plus que les fractions dans un grand calcul. »
On a critiqué la forme de ce livre, que l’on trouve trop spirituel pour des matières si graves. On cite de Mme Du Deffant un mot qui fit fortune : « Ce n’est pas l’esprit des lois, dit-elle, mais de l’esprit sur les lois. » Il y a, en effet, infiniment d’esprit, quelquefois même de la recherche dans le style, mais cela ne doit pas nous empêcher d’admirer la profonde science, les idées neuves, le génie et l’éloquence qui y dominent. Montesquieu occupe, avec Racine, la première place parmi nos grands écrivains ; son style est, comme son sujet, grand et noble ; il est de plus concis, énergique, précis, souvent fin et plein de grâce.
On a critiqué la forme de ce livre, que l’on trouve trop spirituel pour des matières si graves. On cite de Mme Du Deffant un mot qui fit fortune : « Ce n’est pas l’esprit des lois, dit-elle, mais de l’esprit sur les lois. » Il y a, en effet, infiniment d’esprit, quelquefois même de la recherche dans le style, mais cela ne doit pas nous empêcher d’admirer la profonde science, les idées neuves, le génie et l’éloquence qui y dominent. Montesquieu occupe, avec Racine, la première place parmi nos grands écrivains ; son style est, comme son sujet, grand et noble ; il est de plus concis, énergique, précis, souvent fin et plein de grâce.
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